Sortie d'automne à Éguzon, Chantôme et Chateaubrun

La sortie d’automne de la SEHCSG s’est déroulée le jeudi 3 octobre 2019. 26 personnes ont participé à cette journée consacrée d’abord à la découverte de l’ancien château d’Éguzon qui accueille aujourd’hui la mairie et le musée de la Vallée de la Creuse puis à la visite de l’église et de l’ancien  prieuré augustin de Chantôme et enfin au château de Châteaubrun où Guy Baudat expose ses sculptures dont certaines sont  gigantesques à l’instar de ce magnifique, imposant  et respectable cadre médiéval.

L'une des huit tours du château d'Éguzon et les douves.

Jean-Paul Thibaudeau

     C’est sous la houlette de Jean-Paul Thibaudeau, maire délégué de Chantôme et responsable des affaires culturelles de la commune d’Éguzon-Chantôme que s’est déroulée la visite des vestiges du vieux château dont les origines remontent au XII^e et au XIII^e siècle. Peut-être motte féodale antérieurement, il fut construit essentiellement en granite mais sa situation géographique proche de la frontière de deux zones géologiques fait qu’on y trouve aussi un peu de calcaire.

De forme ronde, le château comportait huit tours, munies de meurtrières à chacun des deux étages, et était entouré de douves profondes mais sèches. Sur un lieu de passage est-ouest et nord-sud, il semble avoir eu plutôt une vocation de péage, de contrôle des communications entre régions qu’une destination militaire.

   Le bâtiment de la mairie a été construit au tout début du XX^e siècle par Athanase Bassinet. Orphelin de père très jeune, le jeune Athanase devient maçon de la Creuse et monte en campagne à Paris où il fait connaissance de Georges Clémenceau.

Athanase Bassinet

Tous les deux, militants politiques, se retrouveront et seront arrêtés dans des manifestations et resteront amis jusqu’à la mort d’Athanase. Après plusieurs campagnes, le jeune Bassinet va s’installer dans la capitale où il fonde une entreprise. Il se lance ensuite  dans la politique et va devenir maire du XV^e arrondissement, président du Conseil Général de la Seine et sénateur de Paris. Il n’oublie pas Éguzon où il achète le château en ruines  vers 1900 et va y faire construire la maison qui sert aujourd'hui de mairie.

    Après avoir  abordé l’histoire du château et d’Athanase Bassinet, notre guide nous invite à entrer au musée de la Vallée de la Creuse où il aborde les thèmes de la vigne et des tonneliers, des moulins à huile "d'arabette" telle qu'on la nommait localement et ancêtre du colza, et bien entendu celui des maçons de la Creuse, de leurs campagnes, de leurs spécialités professionnelles et de leur mode de vie d’expatriés temporaires qui pour la plupart revenaient dans leur ferme en fin de saison.

La maison d'Athanase Bassinet à Chantôme.

Le château et le musée de la Vallée de la Creuse.

 En route vers Chantôme où nous sont présentées successivement l’histoire du prieuré créé par les chanoines augustins creusois de Bénévent-l’Abbaye au XII^e siècle, celle de l’église dont le chevet plat est de type cistercien et qui possède encore quelques fresques et celle du pèlerinage de saint Sylvain à la fontaine située en contrebas du prieuré.  

Fontaine Saint-Sylvain et lavoir.

Après un délicieux repas dans un cadre très agréable, à la Table du Lac à Fressignes, le groupe se dirige vers le château de Châteaubrun où la guide de l’office de tourisme d’Éguzon va évoquer tant l’histoire de l’édifice médiéval, construit entre 1180 et 1208,  que celle de la création des sculptures de Guy Baudat qui y sont installées. L’endroit grandiose, isolé dans la verdure des bois qui l’entourent, se présente comme une véritable forteresse au double pont-levis, transformé en pont dormant unique et donnant sur deux portes, l’une cochère, l’autre piétonne. 

  L’ensemble était en ruines lorsque l’actuel propriétaire, Guy Baudat,  l’acheta en 1986 pour le sauver de l’effondrement définitif. La cristallisation de toutes les parties fut réalisée ; les murs reconstruits avec soin sans dénaturer l’existant. Après deux décennies ce fut la naissance d’un espace clos de toute part et réhabilité qui redonnait à l’ensemble tout son éclat et qui était prêt à accueillir les œuvres de l’artiste.

Châteaubrun d'après une carte postale du début du XXe siècle.

   On aime ou on n’aime pas le côtoiement de ce cadre médiéval avec les sculptures ultra modernes en bronze, en bois, en pierre ou en résine mais toujours est-il que nul n’est insensible ni à l’un ni à l’autre.

Notre guide a su initier le groupe à la symbolique voulue par l’artiste qui lorsqu’elle est connue éclaire tout le sens de chaque œuvre. Visiteurs futurs de ce lieu, prenez le temps d’observer, de lire, d’écouter, vous n’en sortirez pas indifférents.  

    Après avoir visité les environs du château où foisonnent encore de nombreuses sculptures, nous prenons congé de notre guide vers 17 h 30.

    Encore merci à Jean-Paul Thibaudeau et à notre guide de l’office de tourisme pour leur accueil et pour nous avoir permis de découvrir plus avant une parcelle du patrimoine local en partageant avec nous leurs connaissances de celui-ci.

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Complément sur Châteaubrun

    Châteaubrun a appartenu au début du XX^e siècle, pendant quelques années, à la commune de Saint-Gaultier. Gabriel Nicolas Langlois, propriétaire depuis 1880 du château dans lequel il résidait en compagnie de Marie-Antoinette Bertrand, n’ayant pas d’héritiers, avait légué tous ses  biens à Saint-Gaultier, ville d’où était issue la famille de sa mère. C’est ainsi qu’en 1921, au décès de Mlle Bertrand, son usufruitière, le château auquel il faut ajouter les meubles et la plupart des objets mobiliers devient la propriété de Saint-Gaultier. Il sera vendu en 1930. M. Langlois et Mlle Bertrand sont enterrés dans la chapelle du château.

                                                                                                       Madeleine Jarry

Les propriétaires de Châteaubrun d'après  http://chateaubrun.fr/

An 1.000 - Les Lusignan
An 1.290 - Les Naillac
Vers 1400 – Les de Prie
Vers 1500 Les Gaucourt
Vers 1550 - Jean Stuart d’Aubigny
An 1561 – Les de Beaume
An 1577 - Les Montmorency
An 1.746 – Les de Forges
An 1.802 – Leroy de Lisa
An 1.811 – Séjeau de Cezaux
An 1826 - Claude de Bridiers
An 1830 - Louis de Bridiers
An 1840 - Sylvain Camard-Puymaury
An 1840 - Pierre Saint-Prime de Forges de Châteaubrun
An 1853 - Sylvain Delage
An 1856 - Marquis du Breuil du Bost de Gargilesse
An 1869 -  Marie-Thérèse du Breuil du Bost de Gargilesse 
An 1877 - M. Sarlande
An 1880 - Gabriel-Nicolas Langlois maire de Gargilesse
An 1909 - Marie Antoinette Bertrand
Vers 1920 - la ville de Saint-Gaultier
An 1930 - Eugène Brasseur puis sa fille Melle  Brasseur
An 1986 – Guy Baudat
An 1996 – Association S.O.S  Châteaubrun
An 2012 – Lieu de vie des sculptures de Guy Baudat.